La peur de vivre
- Dimitri Z.
- 22 mars
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 14 avr.
En 2025, dans les sociétés occidentales, les chances de mourir jeune sont faibles. On vit plus longtemps, on ne meurt plus d’infection et les prédateurs (en fonction de ta définition de ce qu’est un prédateur 😝) ont disparu de nos rues. Mais ce n’est pas pour autant que tu vis vraiment.
La peur a changé de visage
Elle ne te fait plus trembler. Elle t'anesthésie. Elle a muté et s'infiltre dans:
Ta quête de performance
Dans ton besoin d’être validé, aimé, reconnu
Dans ta course à l’argent, à l’image, à la perfection
Dans cette idée sourde que tu n’es jamais “assez” ou que tu ne fais jamais assez
Son message est clair :Si tu ne réussis pas, tu ne vaux rien. Si tu ne gagnes pas assez, tu n’existes pas. Si tu n’as pas assez de likes, c’est que ce que tu dis n’intéresse personne. Et si tu n’as pas de followers, c’est que ta parole ne mérite pas d’être entendue. Alors l’homme, grand maître de l’adaptation, s’adapte. Se suradapte et finit par s’épuiser.
La preuve ? Les chiffres explosent
Troubles anxieux, burnouts, isolement, fatigue chronique, perte de sens. Et pendant ce temps, la natalité chute, les classes ferment, le futur se vide et devient hautement anxiogène : destruction de l’environnement, disparition d’espèces, manque d’eau…
⚠️‼️On ne meurt plus de façon brutale. On s’éteint à petit feu ‼️⚠️
J’ai dirigé des équipes. J’ai performé. J’ai porté des costumes, j’ai sauté d’un avion puis j’ai percuté le sol et frôlé la fin. Depuis, je ne regarde plus les choses pareil. Je vois plus clair. Beaucoup plus clair. Et ce que je vois, c’est que notre société n’est plus paralysée par la peur de mourir. Elle est tétanisée par la peur de vivre.
Je le vois dans les yeux de ceux que j’accompagne. Je l’entends dans la voix de ceux qui n’en peuvent plus. Je le ressens dans les entreprises qui tournent à vide, avec des équipes de personnalités brillantes… mais vidées de leur feu intérieur. Épuisées de faire semblant. L’authenticité s’est barrée. La parole est devenue lisse. La peur du rejet se déguise en prudence. Le manque de courage s’habille en “bienveillance”. Et tout ça ne te prend pas juste ton énergie. Ça te vide de ta force vitale. Ça t’arrache ton identité. Ça te vole ta vie.
Depuis que j’ai frôlé la mort, je passe du temps avec des personnes en situation de handicap. Et j’ai compris une chose : la société doit changer son regard. Il est temps qu’elle s’inspire de leur force, de leur lucidité, de leur joie d’être encore debout.
Eux vivent. Toi aussi, tu le crois mais tu fais juste semblant.
Il est temps de conclure cet article mais, après six ans d’absence, j’observe une tendance devenue quasi-obligatoire : terminer chaque post par un Call to Action. Comme si l’algorithme, cette nouvelle divinité invisible, nous soufflait à tous :
“Conclue bien. Aligne-toi. Formate-toi.
Et surtout… deviens incontournable.”
Alors quitte à n'être lu par une seule personne, ma mère, qui like tout ce que son fils chéri de bientôt 47 ans écris, je choisis en conscience de ne pas en faire. Ce que ces mots activent en moi ? Je le sais. Ce qu’ils activeront en vous ? Ce n’est plus mon affaire parce que la vraie décision elle ne vient jamais de l’extérieur.
C’est l’une des choses que je ramène de mon combat pour continuer à croquer la vie à pleines dents. Il vient toujours un moment où tu es confronté à tes peurs, à ton chaos intérieur et là, tu as beau être entouré, tu es seul face à toi-même.
La seule réponse, la vraie, elle vient de là. Elle vient du fond. Elle vient de toi.
D’ici à ce que, peut-être, nos chemins se croisent, prends soin de toi, prends soin de ceux que tu aimes et choisis de vivre plutôt que de survivre parce que la vie… elle est vraiment belle.
Comments