Dans le silence du désert

Arpenter la vie sans intention, se laisser totalement porter par elle… c’est bien, c’est beau

Mais ce n’est pas mon cas

Je fais partie de ceux qui sont habités par une forte agentivité

Peut-être est elle innée, peut-être a t’elle germé en moi au fil des années… Peu importe comment elle est arrivée là, elle est là, en moi. C’est tout.

Depuis mes 18 ans, je dirige des projets, des équipes, des entreprises.

Je vis dans le futur depuis presque 30 ans.

Je planifie, j’anticipe, je structure.

Plus de chiffre d’affaires, plus d’effectifs, plus de satisfaction client, plus de bien-être au travail pour, au final plus de performance, plus de bénéfices.

Le monde de l’entreprise forge. Il façonne. Il conditionne. Il structure.

Il m’a construit.

C’est ainsi que j’ai abordé ma reconstruction.

C’est ainsi que j’ai traversé mon enfer.

C’est ainsi que je suis revenu à la vie.

Alors oui, je suis fier de cette agentivité.

De cette force intérieure — réelle ou illusoire — qui me fait croire que je garde la main sur mon existence.

Même si, au fond, je sais qu’avoir le contrôle ne signifie pas tout maîtriser.

Juste continuer d’avancer.

Même quand tout a vacillé.

Même quand tout était obscur.

Quand je n’y voyais plus rien.

Quand je ne comprenais plus rien.

Alors, aujourd’hui, je partage ici l’intention avec laquelle j’aborde ce trek.

Cette rencontre avec le désert.

Je le fais pour moi.

Pour garder une trace.

Pour accompagner mon propre cheminement.

Pour ne pas oublier.

Ni d’où je viens,

Ni qui je deviens.

Cette intention est la mienne.

Elle m’appartient.

Elle est personnelle, intime, et ne regarde que moi.

Cependant…

Si elle est singulière, je suis lucide :

mon parcours n’est pas aussi unique que je l’aurais voulu.

Je ne suis pas si différent que ça.

Alors, je choisis de la rendre publique.

Parce que si vous décidez de la lire,

et que vous en retirez quelque chose —

si elle évite à une seule personne une chute aussi lourde que la mienne,

si me lire vous élève plus haut que je ne suis jamais allé,

alors elle aura rempli sa mission.

Voilà l'intention avec laquelle j'aborde ce trek dans le désert accompagné par Jonathan Bel Legroux.

Il y a six ans, jour pour jour, j'étais dans le coma.

Il y a deux ans, jour pour jour, je délivrais

mon TEDxNantes.

Aujourd'hui, je m'apprête à marcher dans le désert.

Le coma, le désert. Deux lieux où le silence règne.

Ce n'est pas un hasard si j'ai toujours rêvé de l'arpenter.

Et ce n'est pas un hasard non plus si ces dates s'alignent. Étrangement.

Pour moi, aujourd’hui, ce désert, c’est une traversée intérieure.

Une rencontre avec moi-même.

Avec une version de moi qui n’aurait peut-être jamais dû revenir…

et avec celle qui est revenue.

Je suis là pour honorer la vie — celle que j’ai failli perdre.

Pour me nourrir de ces rencontres que je n’aurais jamais dû faire.

Je m’offre ici un face-à-face avec l’essentiel

qui me délivrera peut-être un message que seule l’immensité peut délivrer.

Force & Bonheur les amis

FORCE & BONHEUR